Dans sa dernière publication, le Ravi (n°35 - novembre 2006) relate, avec une vivifiante acuité, les bouleversements intervenus ces derniers mois à la tête du service communication du Conseil général du Var.
Un fonctionnaire bon teint, ancien DRH du département, devient contre toute attente directeur de la communication, poste occupé jusque-là par un ancien journaliste de Var-matin ; une élue toulonnaise proche de l’actuel maire devient rédactrice en chef de Conseil Général Var Magazine (organe de presse du Département tiré mensuellement à 435.000 exemplaires aux frais du contribuable varois), poste occupé jusque-là une ancienne journaliste de Nice-matin. Une grande lessive que Le Ravi n’hésite pas à qualifier de véritable « coup de karcher» sur le service communication.
Qui est le responsable de cette chasse aux journalistes institutionnels quelques mois avant de grandes échéances électorales ? Un nom circule, sur lequel pèsent d’évidents soupçons. Il ne s’agit pas d’un homme politique, pas d’un élu du peuple comme nous porterait à le croire notre naïve conscience démocratique, mais d’un simple fonctionnaire devenu au fil des ans, l’homme qui, aujourd’hui, « fait la pluie et le beau temps dans le Var », n’hésite pas à écrire Le Ravi. Issu, comme tant d’autres, de la pouponnière Arreckx, le fonctionnaire en question s’est refait une virginité dans l’ombre de ceux qui s’engagèrent, pendant et après l’épisode honteux du FN à Toulon, à redonner au Var l’image d’un département redevenant honnête, travailleur et, dans la mesure du possible, politiquement intelligent.
Contre toute attente, donc, le Var n’est pas dirigé par le président élu du Conseil général, pas plus que par son prédécesseur, ancien ministre, aujourd’hui sénateur maire de Toulon et président de TPM (Toulon Provence Méditerranée), mais par un simple salarié de la fonction publique. Difficile à digérer par les démocrates varois que nous sommes, ne jurant que par le choix des urnes.
On entend souvent dire que, dans le Var, on ne fait jamais rien comme tout le monde. Plus lucidement, reconnaissons qu’ici, on ne fait vraiment pas comme le bon sens et l’honnêteté conseillent de le faire.